Musique brute — handicap & contre-culture

Ce film documentaire nous emmène à la rencontre de diverses expériences qui offrent des moyens sonores et artistiques à des personnes qui en sont habituellement tenues éloignées, parce qu’en situation de handicap ou de différence psychique. Ateliers, concerts, émission de radio, école d’arts, publication de disques… un panorama joyeux et empathique qui fait rêver à une société qui cesse de hiérarchiser nos différences.

notes d’album « Music On A Long Thin Wire », Alvin Lucier

notes d’album récupérées sur le site de LovelyMusic

ALVIN LUCIER
J’ai eu pour la première fois l’idée  de « Music on a Long Thin Wire » [« Musique sur un long câble fin »] en 1977. Le physicien John Trefny et moi-même donnions un cours sur l’acoustique musicale à Wesleyan et avions mis en place une version moderne du monocorde pythagoricien. Nous avions étiré un court câble de métal au travers d’une table du laboratoire et placé un électro-aimant à l’une de ses extrémités. Un oscillateur audio mobilisait le câble. L’interaction entre le champ de flux de l’aimant et la fréquence et la puissance de l’oscillateur mettait en vibration le câble de façon observable à l’œil nu.
J’étais fasciné par cette démonstration et ai commencé à imaginer de quelle manière un monocorde très long, qui pourrait être installé sur une scène de concert ou prendre place dans l’espace d’une galerie, pourrait sonner. Je savais que cela sonnerait de façon fantastique. J’ai décidé d’en fabriquer un. J’ai acheté un peu de câble de piano en métal et …. au Edmund Scientific Company pour un jeu de pinces et un aimant en fer à cheval. Après quelques semaines d’expérimentation, j’ai conçu un instrument portable dont la longueur pouvait être variée afin de s’adapter à différentes tailles d’espaces.
« Music on a Long Thin Wire » est construite de la manière suivante : le câble est étiré au travers d’une grande pièce, fixé à des tables aux deux extrémités. Les extrémités du câble sont reliées aux terminaisons du haut-parleur d’un amplificateur de puissance placé sous l’une des tables. Un générateur d’ondes sinusoïdales est connecté  à l’amplificateur. Un aimant enjambe le câble à l’un des ses bouts.  Des ponts de bois sont placés sous le câble aux deux extrémités, auxquels sont intégrés des microphones de contacts, raccordés à un système stéréo. En variant la fréquence et la puissance de l’oscillateur, une grande variétés de glissades, de décalages de fréquence, de battements audibles et d’autres phénomènes sonores peuvent être produits.
J’ai joué du câble plusieurs fois en tant que pièce solo, et une fois en duo avec David Rosenboom à Toronto. Lorsque Don Funes m’a demandé de réaliser une pièce pour son Live Electronic Music Ensemble à Potsdam (NewYork), j’ai invité ses interprètes à envoyer leurs signaux de synthétiseur dans le câble. Toutefois, je n’étais pas satisfait avec ces diverses performances ; la musique n’allait jamais au-delà d’une sorte d’improvisation poétique. J’ai finalement décidé d’ôter ma main du processus musical. J’ai découvert qu’en accordant soigneusement l’oscillateur, le câble pouvait être laissé à sonner de lui-même. L’effort, les courants d’air, les modifications de température, et même la proximité humaine pouvaient faire subir d’énormes changements au câble. Dans un studio de danse à Kyoto, par exemple, les pas des visiteurs sur le praticable provoquaient de très légères modifications dans la position des tables auxquelles le câble était pincé, provoquant des changements spectaculaires dans le son du câble.
Depuis sa conception, « Music on a Long Thin Wire » a été exposée dans de nombreux espaces. En 1979, elle fut installée au Centre commercial Winrock, Albuquerque, et diffusée en direct sur KUNM-FM durant 5 jours et nuits sans interruption. En 1980, le câble …. trois histoires au-dessus des têtes des visiteurs du Landmark Center, à Saint Paul ; et en 1988, il occupait les 90 pieds de long (27 mètres) de la galerie du Center for the Arts à Wesleyan, un élégant espace qui semblait presque conçu pour cette pièce.
Ces enregistrements on été réalisés par le compositeur le 10 mai 1970 dans la rotonde du U.S. Custom House, Bolwing Green, New York City. « Music on a Long Thin Wire » y avait alors été installée à l’occasion de l’événement « Custom and Culture » organisé par Creative Time en association avec le Custom House Institute, Newyork Landmarks Conservancy. Le câble était étendu sur 80 pieds (24 mètres) traversant l’ovale de la rotonde.
Quatre différents enregistrements ont été réalisés. Pour chacun, un accordage unique de l’oscillateur a été choisi. Aucune altération de l’accordage ou manipulation du câble n’a été faite d’aucune manière. Le câble jouait lui-même. Tous les changements de volume, de timbre, de structure harmonique, de motif rythmique et cyclique, et autres phénomènes sonores, émergent uniquement sous l’action du câble lui-même.
Alvin Lucier (25 juin 1992)

workshop Sound & Space à l’École d’Arts du Choletais

note intention

photos

JOUR 1 :

  • exposé sur les fondamentaux  autour du son (histoire du son transmis et enregistré, le son comme phénomène physique, l’air qui vibre, propagation de l’onde sonore, le microphone, le signal, supports d’enregistrements des signaux, le haut-parleur, amplitude/volume/intensité, hauteur et périodicité, bruit, spectre/timbre, outils, câbles, mixage…
  • prises de son d’environnements par petits groupes, écoute collective et échanges (fabrications de bruits, bruit de fond, sons faibles,  « ambiance », présence/activité, qualités)

JOUR 2 :

  • module « des écritures son-espace » (avec présentation d’œuvres de : John Cage, Max Neuhaus, Toshiya Tsunoda, Éric La Casa, Thomas Tilly, Bill Fontana, Céleste Boursier-Mougenot, Steve Reich, Luc Ferrari, Alvin Lucier, Jacob Kierkegard, Achim Wollscheid, Leif Ellgren)
  • expérimentations : confronter les sons captés la veille avec un contexte, à l’aide de hauts-parleurs aux caractéristiques variées (espaces choisis par les étudiants : salle informatiques et les HP des ordinateurs, l’escalier et ses 3 niveaux, les conduits d’aération, la cour centrale, la galerie d’exposition, une salle plongée dans l’obscurité, HP mobiles cachés dans des sacs à dos…)

JOUR 3 :

  • affiner les propositions (agencement d’un son avec un contexte)
  • essai de circulation / cohabitation entre les propositions
  • présentation/formulation de l’expérimentation effectuée par les étudiants eux-mêmes
  • établir sa fiche technique pour la présentation

PRÉSENTATION PUBLIQUE LE 2 MARS

devant les élèves de 3 classes des collèges Clémenceau, Joachim du Bellay et St Joseph à Cholet.

 

participants :
élèves de la classe préparatoire de l’École d’Arts du Choletais : Valentine Auphan, Angèle Barzilai, Anaïs Beaumier, Florine Bellote, Julie Boudaud, Alix Cappe, Aurore Cordevant, Coline Desfarfes, Lucas Durendeau, Marie Giraud, François Gondre, Thomas Lambert et Corentin Roturier.
étudiants en Musiques Actuelles au Conservatoire du Choletais : Anton Brachet, Théo Brachet et Corentin / Cocodrums.

MERCI

webody

WEBODY est une pièce sonore à propos du sexe en réseau, et plus spécifiquement des “sextapes” disponibles sur le web, matériau pornographique de plus en plus répandu avec la massification des “webcams” grand public et légères (laptops, smartphones), l’accès grandissant à Internet et au travers de pratiques de sexe “live stream”, camgirls monétisées, etc.
Cette pièce prend pour parti d’écouter ce corpus médiatique, produit et partagé dans le réseau multipoint du web, rendu public et archivé par l’intermédiaire de diverses plateformes, blogs… Il s’agira de considérer ce corpus uniquement dans sa dimension sonore, faisant l’hypothèse d’une pornographie audio (une pornophonie?), en le privant de la visualité prédominante dans la représentation sexuelle, afin d’entendre ce que ce matériau audio nous dit à propos de nos usages et représentations des corps, des technologies, des genres, des réseaux sociaux…
La méthode de composition restera au plus près du document brut, et le détaillant par les moyens de l’amplification, du filtrage, du cut-up ou de la manipulation temporelle des échantillons. Continuer la lecture de webody

:zoviet*france: – Look Into Me

zovietfranceLIM1990

Un principe tellement simple, presque éculé, traverse ce disque avec ses jeux de vagues entrecroisées, ses échos en canons successifs, les déphasages lent… mais si bien tricoté autour d’enregistrements de voix récurrents dont les mots se floutent dans un matériau hypnotique.